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Les Contes du Colvert
11 octobre 2014

LA PETITE SIRENE DU GRAND FLEUVE.

Conte N°…04…..                  

 

 

 LA PETITE SIRENE DU GRAND FLEUVE.

 

 

Là où le fleuve avait creusé son lit, entres montagnes abruptes, forêts épaisses et coteaux lumineux plantés de vignes, là habitait Laurelle, jeune et belle sirène. Le haut de son corps était celui d’une jeune fille, aux cheveux longs et blonds. Le bas, celui d’un poisson brillant de mille écailles d’argent.

Elle aimait à se tenir sur un des nombreux rochers qui surplombaient l’eau. Elle chantait et sa très belle voix suivait le cours sinueux du fleuve. Les montagnes en faisaient écho et renvoyaient les sons de ses chants à des kilomètres de là, plus loin dans les plaines et les villages qui bordaient le fleuve. Tous ceux qui l’entendaient étaient sous le charme des mélodies de Laurelle. Beaucoup d’habitants d’alentour laissaient tomber leur tâche du moment, s’immobilisant pour mieux profiter, oreilles tendues, de ces belles envolées musicales. On faisait silence et même le grondement du fleuve semblait s’apaiser. Le doux clapotis de ses vaguelettes formait son orchestre d’accompagnement musical.

Les nombreux bateliers qui montaient ou descendaient le fleuve jetaient l’ancre dans une crique abritée hors des courants pour mieux profiter de ces moments enchanteurs. Puis Laurelle s’arrêtait de chanter et la vie des humains reprenait son cours normal.

Mais Laurelle aimait à chanter de plus en plus souvent et parfois aussi de nuit. Tout à son plaisir, elle ne se rendait pas compte du danger qu’elle faisait courir à ces barques seulement éclairées d’un simple lampion. Beaucoup de marins, envoûtés par les chants de Laurelle perdaient le contrôle du gouvernail de leur bateau et se fracassaient contre les rochers à fleur d’eau. Une fois certains se sont même noyés ayant oublié de revêtir leur gilet de sauvetage.

C’est le matin suivant que Laurelle s’était rendu compte du mal qu’elle avait fait en toute innocence. Elle avait vu des planches de bois échouées sur le rivage et d’autres pécheurs tentant de secourir leurs infortunés compagnons. Alors n’écoutant que son courage, Laurelle avait plongé du haut de son rocher et avait aidé aux secours en remontant à la surface de  l’eau quelques marins, mais n’avait pas réussi à les sauver tous.

Depuis ce jour elle ne chanta plus dès la nuit tombée ni les jours où le brouillard d’automne ne permettait pas aux bateliers de décerner les dangers de la navigation.

Maintenant Laurelle chantait, pour le grand plaisir des habitants de la vallée, les jours de grand soleil quand les rochers étaient bien visibles des marins. Et dès que l’un d’eux était en difficulté elle plongeait pour le secourir. Laurelle veillait dorénavant à la sécurité de la navigation des péniches et des barques sur son fleuve. Les marins en avaient fait leur patronne et nombreux étaient ceux, qui lui déposaient à leur passage, de jolies fleurs au pied de son rocher, en guise de remerciements.

Et si aujourd’hui vous naviguez le long du fleuve, vous entendrez encore son chant, mélodie remontant du passé et  résonnant entre les parois des montagnes noires qui bordent le fleuve.

 

 

Croisière sur le Rhin d'Amsterdam à Strasbourg, Juin 2011.

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Commentaires
M
J'adore
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A
Très joli conte. On attend le suivant...
Répondre
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  • Les Contes du Colvert racontent de belles histoires aux enfants jeunes et moins jeunes que l'on peut leur lire le soir avant de s'endormir car: "Les canards comme les paroles s'envolent. Seul les contes du colvert résistent au temps."
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