TAMARA ET LE GENTIL SANGLIER.

Conte N°…05…..                  

TAMARA ET LE GENTIL SANGLIER.

Tamara, que ses parents et amis appelaient familièrement Tam, habitait avec sa mère et son père une jolie maison au milieu d’un grand jardin, en lisière d’une grande forêt. Tout au fond du jardin une petite porte donnait directement sur un sentier étroit qui s’enfonçait dans les bois sombres et touffus. Tam n’avait pas le droit de franchir ce portillon car ses parents avaient peur qu’elle  se perde dans la forêt.

Un jour pourtant, en passant non loin de là elle entendit une voix étrange et grave qui l’appelait par son nom : « Tam, Tam, viens m’aider. J’ai été blessé par un chasseur et j’ai besoin de toi ! » N’écoutant que son bon cœur Tam s’approcha de la porte et hésita longtemps avant de tourner la clé rouillée dans la serrure.

Elle fit quelques pas et eut un mouvement de recul ! « N’aie pas peur » lui dit le gros sanglier couché sous un buisson entre les fougères. « Viens, approche Tam. Prends ces quelques feuilles là et frotte ma blessure avec. Cela m’aidera à guérir. » Courageuse Tam fit ce que le sanglier lui demandait. «  Comment connais tu le langage des hommes ? »   le questionna-t-elle. Et il expliqua à la petite fille que les animaux pouvaient seulement communiquer  avec les humains gentils et bons, de préférence avec les enfants. Il lui raconta aussi comment il avait dû fuir et que dans la course folle pour la vie il avait perdu ses six petits marcassins et leur maman.

Prise de pitié, Tam, à partir de ce jour, alla soigner le gentil sanglier tous les après midi pendant la sieste de ses parents. Elle lui apporta tous les jours de quoi manger, pommes de terre et salades du potager, des baies de la haie comme des mûres ou des châtaignes  qu’elle prélevait dans la grande corbeille où elles séchaient dans le cellier. Au bout d’une semaine de soins et de bonne nourriture, le sanglier réussit à se lever. Il fit quelques pas pour se dégourdir les pattes et remercia Tam par un gros câlin qu’il lui fit avec son groin noir et tout luisant, signe d’une nouvelle bonne santé.

Mais maintenant que ce gentil sanglier était parti, les vacances seraient dorénavant plus mornes. Tam continua cependant tous les jours à s’approcher du portail défendu mais il n’y avait plus personne. Pas de sanglier en vue. Un jour qui devait ressembler à tous les autres, elle entendit des bruits derrière le portail menant à la forêt. Elle s’approcha…et là, sa surprise fut grande ! Le gentil sanglier, complètement guéri était de retour avec ses six petits  et leur maman.

Un par un, les jolis marcassins rayés et tachetés passaient leurs petits groins à travers le grillage pour faire un gros bisou à Tam. Leurs parents, en signe de reconnaissance et de remerciements, léchaient les mains de Tam, qui très émue avait les larmes aux yeux. Puis la famille sanglier s’enfonça dans les bois laissant Tam seule mais avec le sentiment que toute bonne action trouve toujours sa récompense. Et ce malgré une  petite désobéissance puisque  c’était pour une bonne cause. Plus tard elle raconta toute l’histoire à ses parents qui regrettèrent de ne pas l’avoir aidée pour ce sauvetage mais lui reprochèrent aussi, mais gentiment de ne pas avoir suivi leurs recommandations.

Flize, Ardennes françaises, Août 2003.

Comments

[Madeleine Brione]

Cool