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Les Contes du Colvert
28 novembre 2015

UN VOYAGE EXTRAORDINAIRE.

Conte N°…29…..                  

 

UN VOYAGE EXTRAORDINAIRE.

 

Tout en haut de  l'étagère de ma chambre où sont rangés mes livres d'école, Maman a mis un truc "Sentbon" en forme d'obus qui envoie dans l'air une giclée odorante de bois de santal  toutes les demi-heures - c'est, dit-elle, pour atténuer l'odeur de mes baskets -  et qui clignote régulièrement, comme le fait un phare. Compter ces éclairs m'endort  très vite. Un.....deux....trois...

 

..."Le bateau était tout petit, tanguait dans les vagues noires de la nuit et plus je ramais en direction d'une lumière lointaine plus elle semblait s'éloigner. Le phare, là bas, vomissait par intervalles très courts un jet de lumière blanche qui balayait les crêtes des vagues et les rendait plus menaçantes encore. Et puis je me suis retrouvé sur les marches d'un grand escalier à tapis rouge qui descendait vers la bibliothèque de l'énorme paquebot  sur lequel je me trouvais en croisière. Puis un choc se produisit, à tribord, et un grand iceberg blanc et brillant a emporté tous les livres d'un coup. Moi, je voulais les rattraper et plouf, retour dans ma barque, mouillé et sans bouquins. Il me semble que j'avais le mal de mer. Mais aussitôt  je vis une plage blonde ensoleillée avec tout plein de cocotiers où des jeunes filles aux colliers de fleurs jouaient au volley avec des noix de coco. Le sable était chaud et les gouttes d'eau de ma peau s'envolaient puis éclataient pour se transformer en fleurs de magnolia. J'étais bien!...

...Plus loin je vis une montagne haute et plate, comme une table, où le couvert était mis et des plats à la bonne odeur étaient disposés. Des girafes servaient à boire et les éléphants renouvelaient la nourriture.  Des singes faisaient les imbéciles en dansant entre les assiettes tout en cassant pas mal de verres. Mais les miettes et les restes qui tombaient à mes pieds avaient la taille d'un gigot entier    ou d'un pain de deux livres. C'était un banquet pour géants. Des géants verts et souriants, qui voyant que j'avais soif, me tendirent leurs verres de la taille, pour moi, d'une piscine. J'ai plongé pour récupérer, tout au fond, ma vieille barque. Il fallait absolument que je continue mon voyage!...

...Il n'y avait plus de rames à bord et j'ai laissé mon embarcation de fortune divaguer au gré des courants de l'océan et des vents. Par moments il y avait un mât et une voile au milieu de mon bateau et j'avançais très vite, puis, tout à coup plus rien que l'immobilité dolente et silencieuse au milieu de toute cette eau salée. Ai-je fini par faire naufrage?...

...Tout à coup quelque chose me grattait le dos. En me retournant je vis que j'étais assis contre le tronc d'un immense sapin dont l'écorce rugueuse avait déchiré mon tee-shirt Snoopy. L'arbre, mon arbre, était très haut et élancé. Il semblait chatouiller de sa pointe verte les nuages blancs, le ciel bleu et peut-être aussi l'aigle qui planait tout là-haut. Des indiens sont arrivés en poussant des cris furieux. Ils ont dansé autour de moi après m'avoir attaché à mon sapin. Leurs peintures de guerre, la sueur aidant, ont commencé à couler de leur front sur leurs yeux et leurs joues, rendant leurs visages encore plus horribles. Des flèches arrivaient de toutes parts dessinant ma silhouette sur le gros tronc. Sûr ils allaient me scalper! J'avais vraiment la trouille!...

...Heureusement, que très vite, j'ai entendu le clairon qui sonnait la charge. Les soldats bleus du nord arrivaient sur leurs pur-sang et ont mis les sauvages indiens en fuite. Ils m'ont détaché et allongé sur une civière faite de branches. Nous sommes tous repartis vers...? Leur fort ? Aucune idée! Mais quand la colonne a voulu traverser le "Rio Bravo" ma civière s'est immédiatement transformée en ma vieille barcasse. Et j'ai recommencé à naviguer entre rochers et rapides. Je me suis cogné la tête contre une grosse pierre et j'ai été évacué dans un train qui fonçait vers l'ouest, vers les mines d'or, chouette une pépite! Le train a déraillé"...

 

"Aie, mais je me suis fait mal!" J'ai ouvert un œil ne sachant plus très bien où j'étais. En examinant la situation, je me suis rendu compte que j'étais tombé de mon lit emmenant toute ma couette avec moi. Dur comme réveil! Mon chien qui a dû faire la chute avec moi râlait un peu plus loin et tentait de se rendormir. Mais quel voyage, quel rêve j'avais fait. C'est sûr il n'y a pas plus cool!  En attendant  j' étais allongé sur ma carpette le nez dans mes baskets. Maman avait raison, elles chlinguent!

 

 

 

 

 

Le Colvert, Octobre 2015.

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  • Les Contes du Colvert racontent de belles histoires aux enfants jeunes et moins jeunes que l'on peut leur lire le soir avant de s'endormir car: "Les canards comme les paroles s'envolent. Seul les contes du colvert résistent au temps."
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