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Les Contes du Colvert
18 mars 2015

LES SALAMANDRES SACREES DE PHARAON

Conte N°…13…..                   

 

LES SALAMANDRES SACREES DE PHARAON.

 

Au bord du Nil, le fleuve nourricier du pays par ses crues, la végétation était dense et variée. Des acacias majestueux, des palmiers à dattes, des bougainvilliers et des hibiscus magnifiquement fleuris y poussaient et, tout près de l'eau, des bambous et des joncs. C'est là que vivait la grande tribu des salamandres sacrées du roi. Bien qu'étroitement surveillées par des sbires souvent somnolents, ces lézards faisaient la joie des gamins étant des proies assez faciles à attraper. La particularité des salamandres de perdre leur queue mais qui repousse régulièrement s'ajoutait au plaisir de les poursuivre et de garder en main cette partie de leur corps encore vivante et frétillante.

Mais c'est là que l'histoire se complique. En effet ces appendices séparés de leur corps d'origine avaient un pouvoir secret. Lorsqu'un enfant n'avait fait rien d'autre de mal que de transgresser l'interdiction de chasser ces lézards, la queue de l'animal se transformait au contact de la main en un petit lingot d'or. L'enfant ainsi distingué pouvait rentrer chez lui avec sa récompense et faire vivre sa famille pendant toute une année. Nourriture à foison, vêtements neufs, ânes ou bœufs pour les labours, rien n'était alors interdit, rien n'était trop beau. Par contre l'empreinte de la queue de la salamandre restait présente dans le corps de l'enfant et empêchait toute récidive de capture. L'avidité de richesse n'avait pas cours au pays de Pharaon qui laissait ainsi sa chance à chacun.

S'il arrivait qu'un jeune chapardeur ou voleur se trouvait parmi les chasseurs de lézards et si par malheur il en attrapait l'un deux, la queue qu'il avait en main se transformait immédiatement en un reptile vorace qui, pour le punir de ses crimes antérieurs, commençait par le dévorer. D'abord la main, puis tout doucement le bras. Et en fonction de la gravité des méfaits de l'enfant, le vorace poursuivait son chemin dans ce corps qui avait tant péché. Jusqu'à la fin.

Ainsi la nature, depuis le début de l'histoire des hommes, savait faire justice sans jamais se tromper. Contrairement aux juges de Pharaon et ceux qui nous jugent encore aujourd'hui. Contrairement à l'homme qui croit avoir toujours raison et qui, en fait, ne sait rien.

 

 

 

Louxor, Egypte, automne 1970.

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Commentaires
C
Super et quelle belle leçon!!!
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Les Contes du Colvert
  • Les Contes du Colvert racontent de belles histoires aux enfants jeunes et moins jeunes que l'on peut leur lire le soir avant de s'endormir car: "Les canards comme les paroles s'envolent. Seul les contes du colvert résistent au temps."
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